La lanterne d’Akklésia
ENTRÉE DU FORUM
2013

Une femme qui écoute

1er intervenant
Est-ce qu’Ève s’est laissé séduire par le serpent parce qu’elle a mal écouté l’ordre de Dieu ?

Akklésia · Ivsan Otets

Il est vrai qu’il est rare de rencontrer une femme qui « écoute ». Ce dont témoigne l’évangile était d’ailleurs une véritable révolution : le christ acceptant soudain que les femmes « écoutent » ce qu’il avait à dire. Elles avaient droit au statut de « disciples » au même titre que les hommes : elles pouvaient s’asseoir près de lui et l’écouter à l’égal des hommes. Insupportable attitude pour l’époque ! C’est ce qu’évoque le cas Marthe et Marie par exemple : « Marie assise aux pieds du Seigneur écoutait sa parole […] et Marthe, occupée à divers soins domestiques, survient et dit : Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider. » (luc 10.39-40). Je crois que j’en parle dans ce billet.

  Maintenant, inutile de se leurrer. Car tandis que l’ecclésiaste dit : « J’ai trouvé un homme entre mille ; mais je n’ai pas trouvé une femme entre elles toutes. » (7.28), nous en tirons la conclusion suivante : la condamnation des hommes est d’autant plus grave. Car dans un premier temps, ce sont les hommes qui ont fait les Marthe ! C’est-à-dire qu’ils ont imposé aux femmes de servir pour les empêcher d’écouter. Ils prouvent par cela que leur manière masculine d’écouter est tordue ; à l’inverse opposé de l’attitude du christ. Ainsi est-il difficile de trouver un seul homme parmi la multitude qui ait l’honnêteté d’écouter ! Soit donc, qui n’ait pas subverti ce que dit le texte d’une manière ou d’une autre ! Ici est la première conclusion : la condamnation masculine est plus grave. Subvertir et voler ce qu’on entend du prophète est plus malicieux que le refus d’écouter, comme le font les Marthe, lorsqu’une d’elles a la chance de côtoyer ce même prophète.

Toutefois, dans un second temps, que constatons-nous de nos jours ? Que les femmes n’ont plus le prétexte d’une « dictature » imposée par l’homme ; car voici qu’il leur est offert, notamment en Occident, les mêmes droits au savoir, à la connaissance et de penser le texte. Les femmes ont les portes grandes ouvertes ! Elles n’ont plus aucun prétexte. Or, voici qu’elles font comme les hommes : elles aussi subvertissent le texte. Elles rejoignent ainsi l’homme dans son bourbier. Je souligne cependant une chose d’importance : la subversion féminine est tout autre que la subversion masculine. Mais je ne développerai pas… pas pour l’instant. Je suis certain de ne pas être écouté.

Je dirais simplement une chose. J’ai connu un homme de foi qui me témoigna un jour avoir vécu près de dix-huit ans avec une femme qui ne l’écouta pas. « Elle tendait l’oreille sans entendre, puis retournait à ses balais, à sa cuisine et à ses rêves de princesse. Mais combien de femmes dans certains pays se seraient saisies avec zèle de cette liberté de penser enfin offerte. Mais non ! Voyez-vous, cher ami, ici, en Occident, nos femmes “ libérées ” préfèrent creuser avec leurs balais et y enfouir leur tête pour faire l’autruche ! Est-ce par lâcheté ou par instinct selon vous ? » me lança-t-il.
Autant par lâcheté que par instinct, mais surtout parce que précisément elles entendent ! Elles entendent que cette liberté de penser est un feu, un feu intransigeant qui les pousse, non seulement à penser, mais à ne plus suivre le modèle de la subversion qu’offre l’arbre de la connaissance du bien et du mal. À suivre donc le paradoxe du christ. À ne plus penser en termes de la maudite dualité. Or, il s’ensuit que cette démarche nous confronte à d’énormes obstacles ; car elle est la marche de l’Esprit. Et cela demande à la femme le même sacrifice qu’à un homme, car elle n’y est pas plus disposée que lui. L’un et l’autre sont de même racine, celle de l’humanité adamique : le terreux et la terreuse.

En tant que terreuses, elles sont tout autant malicieuses que le terreux ; elles ont le même fond. Mais dans la forme, elles font la chose autrement. Elles préfèrent refuser de penser en faisant l’autruche ! C’est-à-dire qu’elles vont argumenter ainsi : « Nous, nous sommes des femmes ! Nous sommes d’une autre nature que vous autres, les hommes ; nous sommes d’une nature plus subtile. Nous vivons notre spiritualité, non aux pieds du christ en l’écoutant, mais dans son cœur, en vibrant fébrilement. » C’est-à-dire qu’elles supposent que la pensée n’a d’autre dimension que celle de la logique, comme s’il n’existait pas une autre dimension de la pensée, illogique et attachée à la foi, capable de renverser précisément les forteresses de la logique dont parle Paul. Elles supposent que seul le sentiment, parce qu’elles voient son mouvement aléatoire, que lui seul échappe à la compréhension ; que lui seul est capable d’aller contre la logique. Ainsi entrent-elles dans une sorte de mysticisme de l’amour. Elles refusent de voir que la mort même se moque du sentiment. Sentiments et logiques sont tous les deux soumis à la mort ! L’ivresse d’un sentiment meurt lorsque survient un sentiment plus puissant ; de même que la logique d’une vérité meurt lorsque survient une plus grande vérité. L’un et l’autre échappent à notre volonté, à notre liberté.

« Ce cabot du sentiment qui aboie à la porte […] être sentimental n’est pas une faiblesse : c’est un crime » nous dit le poète Évtouchenko. C’est pourquoi le cœur, dans la pensée juive, est non pas une représentation du sentiment, mais de la force de vouloir. Aimer c’est vouloir, contre la logique et contre le sentiment. Et à l’imbécile qui me dira que le christ était en pleine idylle amoureuse sur la croix, je répondrai qu’il me dit là une chose sortie du cerveau d’une bête ; il ne distingue pas les cris de souffrance des cris de joie. Le christ a aimé en voulant monter sur la croix. Parce qu’il avait cette force, d’abord d’aller contre son sentiment, alors qu’il suait du sang sous l’effroi de la souffrance à venir ; et ensuite parce qu’il avait la force d’aller contre la logique alors que l’évidence lui soufflait que Dieu l’avait abandonné.

C’est ainsi que les femmes donnent à l’homme le fruit de la pensée qui leur est tendu ; réitérant ainsi le geste d’Ève. La boucle est bouclée. Homme ou femme, c’est kif-kif. Ce qu’il faut chercher, c’est un individu qui connaît le christ ; et peu importe son sexe terrestre. Dès l’instant où un individu pense le christ, il devient « seul de sa race », pour citer Jacques Chardonne. Il trouve son nom, son identité. Et c’est cela qui est beau : la sortie de la race, la sortie du terreux et de la terreuse.

2e intervenant
Bonjour. Je rappellerais le passage de 1 Pierre 3, 7 : Pareillement, vous, maris, demeurez avec elles selon la connaissance [ou : avec compréhension], comme avec un vase plus faible, [c’est-à-dire] féminin, leur portant honneur comme étant aussi ensemble héritiers de la grâce de la vie, pour que vos prières ne soient pas interrompues.

Akklésia · Ivsan Otets
2e intervenant a écrit : Bonjour. Je rappellerais le passage de 1 Pierre 3, 7 : Pareillement, vous, maris, demeurez avec elles selon la connaissance [ou : avec compréhension], comme avec un vase plus faible, [c’est-à-dire] féminin, leur portant honneur comme étant aussi ensemble héritiers de la grâce de la vie, pour que vos prières ne soient pas interrompues.

J’ai suffisamment été patient avec toi 2e intervenant. Je t’ai expliqué longuement, à diverses reprises et en usant tantôt de l’allégorie, tantôt du ton direct. La ligne directrice de ce forum, c’est de commenter le texte, de le questionner, de faire un tant soit peu l’effort de l'ouvrir : d’avoir le cran et le courage de la liberté de penser ! Non pas, et surtout pas de le réciter comme une leçon apprise, comme dans l’attitude typique de l’endoctriné. Voyons, convertis-toi donc à l’Islam puisque tu aimes réciter les paroles dites « infaillibles et indiscutables » tombées du ciel ; tu pourras faire la récitation du coran, et du même coup voiler les femmes. Tu seras d’autant plus saint que tu ne questionneras pas le texte.

Ainsi donc, voici que tu n’écoutes pas malgré la patience que j’ai eu pour toi. Que tu sois méchant ou bête, je ne sais, c’est ton problème ; mais je n’accepte plus désormais que tu viennes jeter tes versets par de vulgaires copier/coller, sans les faire parler de ta propre voix, et sans les penser de ta propre intelligence. Eh quoi, tu attends qu’on frotte le verset pour qu’il en sorte un génie comme dans le conte ? L’Esprit, c’est de nous qu’il sortira, si du moins nous osons parler, penser et surtout accepter la mise en question. Avec cette manière de lourder des versets à la va-vite, tu ressembles à un animal qui vient uriner ici et là pour marquer son territoire. Dans le cas présent, non seulement tu offenses encore le texte puisque tu ne le penses pas, mais plus glorieusement que jamais, tu le tires totalement de son contexte. Une hypocrisie dont je t’ai maintes fois dit que nous ne la tolérerons pas ici.

Je reprends ta citation : « Pareillement, vous, maris… » — Mais merde alors : « pareillement » à quoi ou à qui ? Et bien il suffit de lire ce qui précède : Pareillement à Abraham que sa femme appelait mon seigneur ! Et finalement si on tire le fil pour remonter le passage biblique, on voit que l’introduction de ton si admirable passage est le suivant : « Femmes, soyez soumises à vos maris. » Un impératif catégorique très kantien finalement (pour toi qui n’aimes pas les philosophes, c’est à pouffer de rire), et au nom de ce qui ressemble plus à une mishna qu’au texte même de la Genèse. Car moi qui lis abondamment la bible, et probablement bien plus que toi, durant les pérégrinations d’Abraham et Sarah, nous constatons que leurs rapports de couple ne sont pas marqués par cette impératif de la Loi qui est survenue bien des siècles plus tard !

S’il est un texte qui mérite d’être confronté et mis à la question, c’est bien ce passage ! Les femmes ont suffisamment souffert de cette saloperie de machisme. Et le christ, ainsi que je l’évoque plus haut, est précisément la fin de cet état d’esprit ! Lequel état d’esprit émane d’un vieux judaïsme dont on voit bien que l’auteur que tu cites n’est pas encore totalement séparé. Ce vieux judaïsme du Deutéronome si présent dans le concept d’église qu’il te plaît tant de diviniser. Bref… que ta femme t’appelle mon seigneur, cela ne me regarde pas ; tu fais ce que tu veux chez toi. Mais ce forum ne prêtera pas la main à cet archaïsme. Il s’agit ici de dire ce que le christ voulait dire, et ce n’est pas cela qu’il voulait dire. Il n’y a ni homme, ni femme. Et si une femme faisait comme toi, si elle ne voulait pas engager sa liberté de penser, elle trouverait de ma part le même : « Non ! pas ici. Il y a d’autres forums pour cela. Ici, nous cherchons celui dont nous savons qu’aucune réponse suffit à le trouver. Peut-être, toutefois… nous sera-t-il donné certaines réponses nous permettant de commencer à le trouver : de cheminer avec lui. »

Soit donc, je te laisse… jusqu’à ce soir disons. Tu peux modifier ton post et commenter ce texte qui semble te tenir à cœur ; tu peux entrer dans le dialogue avec l’autre ; tu peux accepter qu’on vienne confronter ce que tu prétends faire dire à ce passage. Bref, tu as tous les droits de prendre l’attitude même qu’on attend d’une personne sur un forum : dialoguer, contredire, réfuter… aussi librement que tu le désires, et finalement s’enrichir mutuellement. Mais si tu persistes à ne pas le faire, je mets ton post à la poubelle… et les futurs du même type suivront bien sûr. Une censure ? me diras-tu. Oui, une censure. Et en quoi consiste-t-elle. En cela : « Il est ici interdit de s’interdire ; il est interdit de s’auto-censurer en s’obligeant à ne pas penser. » Je n’ai pas vu ailleurs d’autre forum pratiquer cette censure. Il existe par contre d’innombrables forums de « crétins » pratiquant l’autre censure ; celle où l’on censure la liberté de penser. C’est-à-dire où l’on censure en vérité et véritablement, en bannissant avec joie les hérétiques qui osent mettre en question le dogme des gens honnêtes.

2e intervenant
Bonjour Ivsan ; Je ne m’imposerai donc plus sur ce forum, puisque je n’y suis pas reçu, et que la parole de Dieu ne l’est pas davantage.

Akklésia · Ivsan Otets

  Ha mais si tu y es reçu ! C’est ton perroquet qui nous fatigue. Or il semble que tu ne puisses être libre de cette pauvre bête ; il t’a volé, et ta matière grise, et la liberté que t’offre le ciel de lire par toi-même. Quant au fait de dire que la parole de dieu n’est pas reçue sur ce forum, je te laisse porter toi-même, au nom de mon dieu, cette affirmation. Pauvre homme qui essaye maintenant de jouer la victime, de glisser à terre dans une attitude d’accusé pour tenter de culpabiliser son prochain et ses proches. Tu es plutôt un Prêtre victimaire, oui ! Tu auras vraiment tout essayé… religieux jusqu’au bout des griffes.

  Pour quelqu’un qui jamais n’a montré la moindre inspiration, c’est risible au possible. Essaie de passer au mainate dans l’avenir, il paraît qu’ils parlent mieux que les perroquets. Si au moins ton passage ici t’a permis ce moindre progrès, c’est mieux que rien. Je te le dis sincèrement : Courage, et puisse le fils de l’homme t’ouvrir l’entendement.

2e intervenant
Tu as remplacé […] par Ivsan dans mon message.

Akklésia · Ivsan Otets

Oui, tout à fait… l’identité d’un homme est une terre interdite. Je n’accepte pas que tu changes mon nom et n’oserais pas moi-même te baptiser d’un autre homme. Calme-toi donc un peu.

  Salutations, et reviens-nous quand tu seras disposé à réfléchir, tu y seras le bienvenu.

S